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LE CHEVEU SUR LA LANGUE
un sketche à la recherche de deux comédiens
LE CHEVEU SUR LA LANGUEB : le Baron Renaud de La Musardière
Y : le serviteur Yves Ripaille
Toc toc toc (on frappe à la porte)
B – Diantre ! ... Mais qui donc vient de frapper à mon huisPour me déranger à cette heure trop indécente ?
Je m’apprête à franchir de mon lit la descente…
Yves entre
Y – Excusez-moi, Messire.
B – Il est bien tard cette nuit.
Que faites-vous ici ? Vous, la bien fine mouche…
Dites-moi donc pourquoi se retroussent vos lèvres,
Apportant vos propos en paroles mièvres,
Dégoulinant ainsi en dehors de la bouche.
Y – Hélas je viens de ce pas vous rendre compte
De ce qu’autour de vous certains bavent et racontent.
B – Voyons un peu valet et ici prenez place…
Dites-moi tout ce qui fait gonfler la rumeur
Loin du calme pesant de ma belle demeure
Et, surtout, oui surtout… Regardez-moi en face.
Y – Parlons bas, je vous prie, si près de votre cour.
J’ai beaucoup réfléchi… Coupons court au discours.
B – Oh là ! Yves… Parlez mais sur un autre ton
Pendant que je finis cette boite de thon.
Y – Palsembleu Messire, vous m’avez refroidi.
Je n’ose plus ce soir dire ce que l’on dit.
B – Je ne voudrais pas vous tirer les vers du nez.
Mais, ne prenez donc pas cet air aussi tragique.
J’ai l’impression à voir vos drôles de mimiques,
Que vous êtes parti pour un saut en apnée.
Je sais que ce cheveu installé sur ma langue
Fait se pâmer tous les vilains des alentours,
S’amassant aux marchés de ces quelques faubourgs,
Devant ces faiseurs de bons mots qui les haranguent.
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PUB ! …
Mais où sont donc passées toutes ces saucisses glacées
Elles sont tellement si bonnes à se sucer
Et ne vous laisseront sûrement pas de glace
Car ce sont les saucisses Olida on Ice
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Y – Mais Messir’.
B – Mais Messir’, mais Messir’, mais Messir’
Oh ! Que vous ressemblez à un essaim d’abeilles…
Et puis… Quand j’entends votre voix de doux miel,
J’ai une grande envie d’enfoncer de la cire
Il fait semblant de lui mettre de la cire dans la bouche
Ah ! … Ce cheveu siffle dedans ma pauvre tête
Et quand ma langue, hors de ma bouche pendouille,
Descendant jusqu’à mes… Voici que je bafouille…
Oui, ce cheveu il faut bien que je m’y arrête.
Je le vois comme l’hydre, l’indomptée, la rebelle,
Papillonner autour de mes tendres papilles
Bordées de salive que, souvent, je gaspille
En crachant mon ire, ma colère à la pelle…
Déambulant sur un quai un jour de grand vent,
Faut-il encor qu’autour d’une dent je l’enroule,
Quand s’agite sur moi avec force la houle,
Pour éviter alors un tragique accident.
Y – En aparté Emporté par la houle… la la la la la la la la la la
Euh…
B – Mais, ne me regardez pas ainsi bouche bée…
Je peux bien sur, pendant qu’il est encore vert,
Le couper net pour que je fasse un soir d’hiver
Tresser la layette pour mon petit bébé…
Ou, alors, l’attacher à un arbre pour pendre
Tous ceux qui se gaussent à gorge déployée
Et qui crachent dans l’air la morve à envoyer…
Dans mon dos… Ah ! Ah ! Ah ! les vils scolopendres…
Je suis devant vous, plein de plainte maladive
Que je ressasse et ressasse et ressasse sans cesse
en aparté, comptant sur ses doigts – Merde ça ne fait pas un alexandrin…tant pis !
Que je ressasse et ressasse et ressasse sans cesse.
J’en attrape des boutons, partout sur les fesses
Ah ! …Yves, savez-vous que je vous trouve sale Yves
Y – Allez allez Fernand arrêtons ce duo,
Ce texte est tellement tiré par les cheveux
Que l’auteur ne doit pas en être très heureux…
Bye bye, il est l’heure de quitter le studio.
B – À demain et n’oublie pas ce qui nous attend
Car nous avons encor la prochaine émission…
Moi, j’ai presque envie de donner ma démission.
Y – Aouh ! … Aouh ! …Tu seras Jane et moi Tarzan
texte déposé
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